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1.2 L'agressivité
L'agressivité est une propriété des êtres vivants
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Mais déjà dans la présentation sur l'arbuste, j'avais remarqué que pour chaque organisme, les deux flèches dirigées vers le bas étaient antagonistes des deux flèches dirigées vers le haut.
L'organisme vivant exerce une agressivité sur son environnement permettant de maintenir sa structure et de préserver son homéostasie, ce qui lui est profitable, mais il subit de la même manière cette même agressivité de la part des autres organismes, et voit alors sa structure détruite et son homéostasie compromise, ce qui lui est alors dommageable, auquel cas il tente alors de se défendre afin de maintenir son intégrité.
La seule raison d'être d'un être c'est d'être : maintenir sa structure, se développer, se reproduire.
Dans la biosphère, les organismes « gentils » ou « méchants » n'ont aucune réalité physique ou biologique, et ces qualificatifs ne sont que des inventions langagières dans le but de différencier ce qui est utile ou inutile à la survie de l’homme.
On pourrait se demander ici à quoi servent toutes ces précisions sur l’agressivité.
En fait, c’est très important parce que sur notre schéma simplifié, il manque les sociétés humaines au sommet de la chaîne alimentaire, ainsi que les organismes unicellulaires à la base, mais que nous verrons plus tard.
Pour conclure provisoirement sur l’agressivité, je vais terminer en citant encore une fois Henri Laborit (1).
« Pourquoi, dans l'enchaînement si complexe des systèmes écologiques de la biosphère, toute vie est-elle dépendante d'une autre vie qu'elle détruit ? Pourquoi toute vie se nourrit-elle d'une autre vie qu'elle mortifie ? Pourquoi la souffrance et la mort des individus d'une espèce sont-elles indispensables à la vie de ceux d'une autre ? Pourquoi cette planète n'a-t-elle toujours été qu'un immense charnier, où la vie et la mort sont si étroitement entremêlées, qu'en dehors de notre propre mort, toutes les autres nous paraissent appartenir à un processus normal ? Pourquoi acceptons-nous de voir le loup manger l'agneau, le gros poisson manger le petit, l'oiseau manger le grain et, par le chasseur, la colombe assassinée ?
Mais aussi, pourquoi vivre et pourquoi mourir ?
Univers de mon cœur, tu m'exaspères ! »