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1.5 Les origines
Autopoïèse et auto-organisation
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Malgré la grande simplicité de cet automate chimique, avec seulement trois « réactions théoriques » ; A se transformant en S, la boucle M, B se transformant en W, nous sommes toujours en présence de l'homéostasie que doit résoudre chaque organisme vivant.
La seule raison d'être d'un être, c'est d'être; maintenir sa structure, se développer et se reproduire, mais ici on se contente uniquement de maintenir la membrane pour l'instant.
Et nous en sommes toujours au même point; l'organisme, dans son environnement, exerce une prédation et est en compétition pour les ressources A et B, puis il doit éviter de laisser sa membrane S se dégagréger en Y.
La seule chose qui reste incompréhensible à ce niveau, c'est la boucle M, au centre du modèle théorique, qui est soumise à des perturbations externes et forcée de compenser ces perturbations.(1)
Cette force de compensation semble avoir un côté magique; des molécules inorganiques s'auto-organisent(2) spontanément pour produire un processus chimique qui s'auto-construit et devient par là-même organique puisque nous avons maintenant un modèle théorique de cellule vivante (3)
Comment un automate chimique aussi rudimentaire réussit-il à capter ces perturbations externes et surtout comment parvient-il à les compenser ?
« Un système autopoïétique est organisé comme un réseau de processus de production de composants qui (a) régénèrent continuellement par leurs transformations et leurs interactions le réseau qui les a produits, et qui (b) constituent le système en tant qu’unité concrète dans l’espace où il existe, en spécifiant le domaine topologique où il se réalise comme réseau. Il s’ensuit qu’une machine autopoïétique engendre et spécifie continuellement sa propre organisation. Elle accomplit ce processus incessant de remplacement de ses composants, parce qu’elle est continuellement soumise à des perturbations externes, et constamment forcée de compenser ces perturbations. Ainsi, une machine autopoïétique est un système à relations stables dont l’invariant fondamental est sa propre organisation (le réseau de relations qui la définit). »