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3.1 Des primates à Homo sapiens
De -300 000 à -12 000 ans ; Homo Sapiens ; auto-organisation de la hiérarchie de dominance
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Sur le schéma mnémotechnique, les familles sont représentées par des spirales roses et c'est l'assemblage des familles biologiques qui forme le groupe. Ces familles s'auto-organisent suivant une spirale marron censée représenter la hiérarchie entre ces familles au sein du groupe.
Le modèle du mâle alpha, agressif, dirigeant sa famille et le groupe de chasseurs-cueilleurs d'une main de fer, accaparant ressources et décisions n'est qu'une légende.
La dominance est bien plus complexe et bien plus souple que ce schéma. La dominance n'est en aucun cas un choix d'organisation défini par un ou plusieurs individus du groupe, mais une auto-organisation dictée par les environnements du groupe, dont bien sûr, en premier lieu, la capacité de prédation, mais aussi tout un ensemble de paramètres comme la taille de la population, les connaissances acquises au fil des générations, la coopération entre les individus, les compétences des uns et des autres, les règles et les coutumes ancestrales, les croyances, etc.
Dans un but de mémorisation, autour de l'individu, je différencie plusieurs environnements distincts en commençant par le plus proche. Le premier environnement de l'individu, c'est d'abord la famille, mais également le groupe social dans lequel vit cette famille : c'est l'environnement social. Puis vient l'environnement écologique dans lequel le groupe se déplace et trouve les ressources indispensables, mais aussi les dangers qui le menacent. J'ai ajouté également un environnement imaginaire, matérialisant les croyances que les humains inventent au fil du temps et transmettent aux générations suivantes. Devant des phénomènes naturels qui les dépassent, les hommes vont tenter de les contrôler par un ensemble d'actions : le début des rites religieux. (1)
Au milieu de la spirale, j'ai représenté le foyer autour duquel le groupe se réunit le soir, c'est le lieu de réunion, le lieu des échanges. Le feu prolonge la journée et permet dans un relatif confort la création imaginaire par les récits.
« Le langage a donné à chaque chose son double vocal, ce qui a permis de l'articuler dans la phrase. Il a ainsi ouvert aux hommes l'accès à l'imaginaire conceptuel, créateur de nouvelles structures, et leur a offert la possibilité de vérifier une hypothèse non seulement par sa cohérence avec le monde, mais encore en la conjuguant avec l'expérience des autres. Ayant découvert cette faculté d'abstraction, les hommes furent à même d'inventer un monde nouveau, échangeable, libéré de l'objet, qu'ils pouvaient faire renaître en commun -- communiquer. Le cerveau de l'homme, comme lui-même, naît nu ; le langage, qui lui vient des autres, l'habille. Nous ne sommes en fait que les autres, aussi bien dans le résultat de la combinaison génétique que dans notre apprentissage de la vie. Tous les autres, les vivants et les morts.»