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3.1 Des primates à Homo sapiens
De -300 000 à -12 000 ans ; Homo Sapiens ; hiérarchie de dominance et intégration
P. 16
L'intégration sociale est inconsciente. (1) Dès le plus jeune âge, les normes sociales, transmises automatiquement et naturellement à travers toutes les activités quotidiennes, conditionnent la collaboration des individus au sein du groupe. Le nomadisme permet aussi de réarranger constamment les affinités sociales et d'éviter les conflits.
La coopération est omniprésente, car la plupart des activités de prédation sont réalisées en commun ; les femmes, accompagnées des enfants, partent à la cueillette sous la surveillance des plus jeunes chasseurs pour les protéger. Ce sont elles qui apportent la plus grande part de nourriture, la plus régulière, car la chasse est aléatoire. La chasse, pour être efficace, nécessite la plupart du temps la coordination de tout le groupe (des rabatteurs, femmes, enfants poussent le gibier vers les chasseurs les plus habiles postés aux endroits stratégiques)
L'association du langage et de l'imaginaire va permettre l'émergence de la conscience abstraite, la capacité de manipuler des symboles ou des concepts, mais également de les échanger entre les membres du groupe et de les confronter à la réalité physique de l'environnement.
Le soir, autour du feu, les décisions importantes sont prises en commun. (2)
[...] Cette mobilité n'a pas seulement une justification économique : elle permet aussi de s'adapter constamment à des situations nouvelles sur le plan de l'amitié, du travail, de l'autorité, et d'éviter des disputes latentes. Chaque fois que la bande se déplace, le camp est reconstitué d'une manière légèrement différente. [...] La notion de famille est large. [...] Ce qui compte surtout dans la vie quotidienne, c'est la communauté de résidence, et même au sein d'un camp, ceux qui vivent près les uns des autres se sentiront naturellement « parents », qu'il existe ou non entre eux un lien de parenté véritable. [...] Chez ceux-ci, on apprend à un enfant à considérer tout adulte vivant dans le même camp comme un parent et tout compagnon de son âge comme un frère ou comme une sœur. Tels sont les véritables et effectifs rapports de parenté, qui se transforment constamment lorsque la composition de la bande se modifie et que les camps sont abandonnés et reconstitués.