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3.1 Des primates à Homo sapiens
De -300 000 à -12 000 ans ; Homo Sapiens ; hiérarchie de dominance et héritage
P. 17
L'agressivité sociale d'héritage : famille et héritage changent également de nature avec le langage et l'imaginaire.
Du fait des capacités cognitives, la famille chez les chasseurs-cueilleurs a un sens plus large que la famille biologique parents-enfants ; dans les faits quotidiens, la famille correspond à l'ensemble du groupe puisqu'il est composé de quelques familles parentales seulement. Les tâches seront la plupart du temps collectives, et réparties en fonction des capacités de chacun.
La notion de propriété n'a pas de sens pour les peuples nomades, mis à part les quelques objets qu'ils portent sur eux. La différenciation sociale ne peut se faire que sur les compétences telles que l'adresse au tir à l'arc pour les chasseurs ou la dextérité à fabriquer un outil par exemple. Les décisions sont publiques, collectives, le soir autour du feu, et ce sont les femmes principalement qui déclenchent les migrations vers des points de chute prédéfinis où le groupe, grâce à un ou deux chasseurs parti en éclaireur, est assuré de trouver suffisamment de nourriture. Tous les travaux sont la plupart du temps communs et les inégalités sont plutôt individuelles qu'entre les familles. (1)
L'héritage social consiste essentiellement en un corpus de connaissances nombreuses et variées ; d'abord les normes sociales, puis tout ce qui concerne l'environnement écologique et enfin l'ensemble des croyances et des rites. La période d'éducation dure de 15 à 20 ans, un investissement considérable pour la famille, mais aussi pour l'ensemble du groupe, même si les enfants participent à de nombreuses activités. Toutes les savoirs que le groupe possède doivent être transmis à la génération future et toute méconnaissance peut être fatale.
L'ensemble des savoirs, croyances et symboles acquis par le groupe devient au fil du temps sa culture.
Les femmes sont toujours à proximité et elles s'emploient à la cueillette pendant que les hommes chassent. Elles participent aux discussions du soir, où l'on décide du lieu de chasse du lendemain, car les aliments végétaux qu'elles récoltent sont aussi importants que la viande. C'est là un trait commun aux sociétés de ce type : la coopération et l'importance égale des hommes et des femmes. [...] Plus encore que les autres, les chasseurs semblent avoir une organisation sociale extrêmement sommaire ; ce n'est vrai toutefois qu'en apparence. La vérité peut-être est que cette organisation engendre un système de rapports humains simple et efficace, et c'est cela qui séduit beaucoup de ceux qui ont travaillé avec eux. [...] Plus petite est la société, moins l'accent y est mis sur le formalisme et plus il l'est sur les relations entre personnes et groupes, relations auxquelles le système est subordonné. Ce sont elles qui assurent la sécurité et la survie.