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2.5 Les mammifères sociaux
Le rang social des femelles se transmet à la progéniture (7)
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Il y a transmission organisée du rang social de la famille sans la moindre institution et cette transmission résulte d'un système de coopération et d'apprentissages sociaux..
L'héritage social d'une femelle, soit le rang de sa famille dans les strates, devient prépondérant sur son héritage génétique, sa force, sa taille, son agilité.
Plus on passe des familles périphériques vers les familles centrales, plus le réseau détermine prioritairement le rang et plus les femelles sont solidaires et coopèrent, alors que pour les familles de bas niveau, la solidarité sera beaucoup plus friable.
Et c'est uniquement l'éducation des nouveaux nés par les mères qui permet cette transmission. (1)
Dans le groupe social, la dominance entre les individus est inégalitaire puisqu’il y a préséance du dominant, mais la dominance devient doublement inégalitaire pour les femelles puisqu’elles doivent aussi tenir compte de la préséance entre les familles.
Les femelles ont donc besoin d'acquérir une connaissance bien plus importante de toutes les interactions sociales du groupe, d'entretenir ces relations constamment puisque la solidarité familiale est indispensable à la conservation du rang autant de la famille que de l'individu.
La sélection naturelle va agir maintenant sur les aptitudes à collaborer des femelles, donc les aptitudes cognitives de l'individu, bien plus que sur les capacités physiques.
« Les recherches menées sur les cercopithécinés ont pu établir que ces phénomènes résultent d'un système de coopération et d'apprentissage social. L'acquisition du rang passe par plusieurs étapes, [...], une jeune fille se positionne vis-à-vis des femelles de sa tranche d'âge, [...], elle s'efforce de s'imposer à celles que sa mère et ses sœurs dominent déjà, [...], elle oriente progressivement ses agressions vers des femelles plus âgées, mais dont le rang reste inférieur à celui de sa mère [...], on la voit s'enhardir et s'en prendre à un nombre croissant d'adultes ainsi qu'à ses propres sœurs ainées. Elle les cible jusqu'à obtenir leur soumission et grimpe ainsi par paliers dans la hiérarchie du groupe. [...] elle n'attaque pourtant toujours pas les adultes supérieures à sa mère, [...]. De sorte qu'elle acquiert un rang assez précis dans le groupe autour de l'adolescence, [...].»