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3.3 Émergence des cités : Éridu
Éridu : l'horizon social
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Hiérarchie de dominance des  cités : Éridu
Hiérarchie de dominance de la cité d'Éridu
La verticalisation de la société et l'expansion de la cité provoque l'émergence d'un horizon social .
En bas de la hiérarchie, dans les strates inférieures, l'horizon social de l'individu se limite aux groupes qui l'entourent et auxquels il participe, ainsi qu'aux groupes des dirigeants qui sont proches et auxquels il doit rendre des comptes. Le reste de la population lui échappe, elle est hors de portée, elle sort de son champ de connaissance. Le temps passé à la production diminue forcément les interactions sociales. L'individu n'a plus qu'une vision restreinte et incomplète de son environnement social et son pouvoir de décision est confiné à l'environnement local .
Les dirigeants ont également un horizon social, mais depuis les strates supérieures, ils ont une vision plus globale, plus générale. Leur travail consiste à organiser et surveiller l'avancement des chantiers, donc à mettre en réseau différents corps de métier. Mais une partie de ce qui se passe dans les strates inférieures, la technique, la spécialisation, les matières, la production, etc., leur échappe de la même manière : ils ont aussi une vision incomplète de l'environnement social. Ils ne peuvent plus connaître tout le monde. Leur pouvoir de décision impacte parfois toute la cité, mais certaines conséquences de leur décision restent en dehors de leur champ de vision.
Le tissu social nécessite des interactions fortes et régulières qu'il est impossible d'établir avec tous. Les dirigeants sont alors les seuls individus visibles et connus de tous, ils dépassent l'horizon social du reste de la population. (1)
« L'information, plus élaborée, se spécialisa en métiers divers, concourant à la création d'organismes sociaux pluricellulaires, aux multiples activités fonctionnelles. Chaque individu devint alors incapable, dans ces structures, d'assurer entièrement seul ses besoins. Il dépendait des autres pour tout ce qu'il ne savait pas faire, comme les autres dépendaient de lui pour ce qu'il savait faire. On parvint ainsi à un nouveau niveau d'organisation, celui des cités. »