Je vais reprendre à nouveau les hiérarchies de dominance que j'avais schématisées dans les présentations sur les chasseurs-cueilleurs nomades ainsi que les villages d'agriculteurs-éleveurs. En les mettant en perspective, on peut observer la lente évolution des hiérarchies de dominance.

Tout individu tente en permanence d'améliorer son activité et sa production, mais également d'épargner ses efforts et sa peine. L'artisan par exemple, dans le domaine qui le concerne, améliore ses outils, sa technique, ses matériaux, la robustesse de ses objets, sa précision, etc. Chaque petite amélioration s'ajoutant à la précédente fait que ces minuscules changements imperceptibles isolément, au bout d'un certain nombre de générations, finissent par produire des évolutions significatives et visibles dans l'artisanat.

La hiérarchie de dominance suit la même trajectoire. Si la population d'Éridu se multiplie d'un facteur dix, c'est qu'elle aussi améliore sans discontinuer ses activités et surtout sa production, tout en essayant d'épargner ses efforts et ses peines. L'organisation de la cité, par de minuscules changements, cumulatifs, se transmettant génération après génération, s'améliore en permanence et finit également par produire des transformations spectaculaires.