La poterie connaît une révolution avec l'apparition du tour de potier et l’amélioration des fours de cuisson. Abondant en argile, le delta fournit la matière première à la création d’une véritable industrie de poterie. Elle sert d'abord au stockage des denrées alimentaires, mais aussi aux échanges de matières premières dans la cité. Par la suite, ces poteries vont se diffuser dans tout le croissant fertile grâce au commerce fluvial. ⁽¹⁾

La laine, issue des nombreux troupeaux de moutons, est travaillée à Uruk par les femmes, puis, comme le lin et le chanvre, vendue aux commerçants. Une filière textile artisanale se met en place graduellement dans la cité et nécessite énormément de main-d'œuvre.

Une économie de palais émerge lentement dans laquelle les dirigeants de la cité contrôlent les flux de denrées et d'objets manufacturés. Par bateau, les surplus agricoles, les productions artisanales convergent vers la cité où ils sont comptabilisés, stockés et ensuite redistribués en partie aux artisans et aux ouvriers, en rémunération de leur travail. L'alimentation de la cité dépend entièrement de la production de la campagne environnante. ⁽²⁾

Des bâtiments de plus en plus imposants sont construits pour le stockage des denrées et pour l'habitation des dirigeants de la cité. Des temples sont érigés également et commencent à former un centre monumental nécessitant une main-d'œuvre spécialisée pour sa construction et son entretien. Un pouvoir fort se met en place et affiche sa richesse et sa puissance. ⁽³⁾

Des corps de métiers apparaissent dans la construction, l’urbanisme, l’irrigation, l’artisanat, le commerce, etc., et emploient une population nombreuse où les individus sont devenus de véritables spécialistes. La stratification sociale ne cesse d'augmenter et de se complexifier avec ces corps de métiers qui se hiérarchisent de la même manière que l’ensemble de la société.