Lors de l'émergence des grandes cités, la population totale dépasse largement la capacité de l'individu à connaître l'ensemble des citoyens. L'individu se trouve confiné, par la force des choses, à un nombre restreint de relations sociales stables. C'est le tissu social défini précédemment, en lien direct avec sa fonction dans la société et sa position hiérarchique dans ces différents groupes sociaux. ⁽¹⁾

L'horizon social est alors le nombre d'individus que vous pouvez dominer depuis votre position et votre fonction sociale. Par exemple, l'horizon social du maire correspond à sa commune, même s'il ne connaît pas personnellement chacun des habitants et inversement. Dans ce périmètre communal, son autorité est établie et reconnue par tous. En fait, pour que les relations soient stables et efficaces, il faut que la dominance soit établie de façon claire afin d'éviter les situations conflictuelles nuisibles à la bonne organisation et à la coopération. Toute dominance floue ou imprécise est vouée à l'échec. Uniquement lorsque la dominance est établie et reconnue, le dirigeant peut établir des relations stables, écouter ses administrés, décider des travaux indispensables, régler les conflits, organiser le travail en commun, etc. Hors de cette horizon social, il n'a aucun pouvoir.

Tout en bas de la hiérarchie sociale, l'horizon social est restreint puisqu'il correspond aux individus que vous connaissez réellement. Puis, au fur et à mesure qu'il s'élève dans la hiérarchie, de par la fonction qu'il occupe, de par son tissu social, de par le nombre d'individus sous son autorité, le dominant aura une influence sur plus de citoyens, son horizon social s'élargit au fil de l'ascension, malgré que le nombre d'individus qu'il connaît personnellement reste relativement constant. ⁽²⁾