Le scribe exerce un contrôle social. Il met en place une gestion rigoureuse des entrées et sorties des ressources de son domaine d'autorité. Les quantités, les prélèvements, les redistributions doivent suivre les normes établies à Uruk. Ces normes établissent également que les ressources prélevées sont dirigées vers la cité-État. L'élite peut ainsi organiser un accès prioritaire. Le scribe est l'intermédiaire entre l'élite et le reste de la population. ⁽¹⁾

Mais cette fonction de scribe évolue rapidement et se diversifie. Les scribes se spécialisent dans différents domaines et forment également une corporation avec des scribes de haut rang, au palais et au temple, alors que d'autres mesurent les champs, les digues entretenues et collectent les ressources auprès des agriculteurs et des artisans. ⁽²⁾

Le contrôle social est constant et touche tous les échanges et toutes les activités: les prélèvements chez les agriculteurs et les artisans, les corvées, mais aussi les journées de travail des ouvriers, la mesure de céréales correspondant au salaire, le nombre de briques produites et transportées, les têtes de bétail, etc. Ce contrôle social s'est mis en place très progressivement, durant dix siècles, au fur et à mesure de l'augmentation et de la spécialisation de la population, mais aussi des surplus agricoles et commerciaux. ⁽³⁾