La propriété privée se développe à Uruk. La possession d'une maison, d'un lopin de terre, d'un troupeau existe toujours pour les individus dans les strates inférieures, mais c'est l'appropriation de tous les surplus agricoles et manufacturiers au profit de l'élite qui permet l'enrichissement des dominants au fur et à mesure du développement de la cité. Ces surplus sont indispensables à la construction des infrastructures aussi bien utilitaires que somptuaires, mais aussi à l'entretien de tous les travailleurs qui les construisent.

Le territoire représente l'ensemble des surfaces cultivées vitales à la cité, mais aussi toutes les infrastructures utiles à la production de ressources ; les canaux d'irrigation, les digues de protection, les greniers, les quais, etc. À la périphérie d'Uruk s'étalent les strates de producteurs de ressources ; agriculteurs, éleveurs, artisans, etc. , alors qu'au centre, derrière une enceinte protectrice, l'élite et les dominants se rassemblent, construisent des bâtiments imposants et accumulent les ressources. ⁽¹⁾

Des infrastructures de prestige, de plus en plus imposantes, affirment et exhibent la richesse et la puissance de la cité. Mais ces infrastructures témoignent surtout de la richesse et du pouvoir de ceux qui y logent aux yeux des strates sociales les plus modestes.

Les riches marchands se font construire également des entrepôts de grandes dimensions pour le commerce qui s'établit sur de grandes distances vers tout le croissant fertile ainsi que le golfe persique. ⁽²⁾