Un héritage spirituel fait de croyances et de rites se développe au même rythme que les savoirs et les normes sociales. L'homme, en aménageant le territoire à son seul profit, détruit la plupart du temps un environnement fragile, ce qui finit par provoquer immanquablement des catastrophes .

Devant les événements où l'action individuelle et collective sont inopérantes, les croyances et ses cérémonies deviennent alors les seules manières d'agir : un cerveau ne sert pas à réfléchir, un cerveau sert à agir. Rassembler le groupe, se réunir autour de la divinité et la « prier » d'intervenir est une action qui permet déjà de partager et de répartir l'angoisse. Mais si l'action réussit, si le village est sauvé ou s'en tire avec des dégâts minimes ou facilement réparables, l'imaginaire collectif s'en trouve alors renforcé, mais aussi le tissu social ainsi que l'autorité du conseil qui a organisé cette action salvatrice. Le rite religieux aura prouvé son « efficacité » et a de bonnes chances de passer à l'héritage culturel pour les générations suivantes. ⁽¹⁾

Au milieu du village, un bâtiment collectif, nécessitant un travail important de construction et d'entretien pour l'époque, peut servir à de nombreux usages. D'abord comme lieu de stockage des réserves de céréales ou de légumineuses alimentaires, mais également les semences de l'année suivante. Il peut servir également de lieu de réunion pour le conseil du village qui doit gérer les conflits, les partages, les héritages, les grands travaux, etc. Mais il peut servir aussi de résidence symbolique à une divinité familière et protectrice.

La population, en pratiquant dans ce lieu rituel ou symbolique des cérémonials appropriés, des sacrifices, etc., pourrait tout à fait imaginer assurer la protection à la fois du village et de ses infrastructures, mais aussi des réserves qu'il contient, ainsi que des individus qui s'y réunissent. ⁽²⁾