3.2 Du nomadisme à l'agriculture
Tissu social dans les villages d'agriculteurs
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Représentation du tissu social, structure des sociétés humaines
S'organisant en hiérarchies de dominance temporaires ou permanentes, se faisant et se défaisant au gré des nécessités et des contraintes matérielles et environnementales, l'ensemble des interactions entre les individus forme un tissu social, des liens puissants et dynamiques; la structure sociale du village.
Le schéma de droite permet d'illustrer le tissu social : une imbrication inextricable de hiérarchies de dominance permanentes ou occasionnelles.
Les habitants des villages s'organisent inconsciemment en hiérarchie de dominance pour la totalité des tâches réalisées en commun. L'individu, en participant à chacune de ces activités au fil du temps, intègre alors à chaque fois une nouvelle hiérarchie où il n'aura pas forcément le même statut, ni la même autorité, ni le même rôle. Tous ces travaux en commun servent à construire la structure matérielle du village, mais également la structure sociale du groupe, une imbrication de hiérarchies se faisant et se défaisant au gré des circonstances et des besoins.(1)
Par exemple, en cas de récolte imminente de céréales, c'est toute la population disponible qui est affectée à la moisson. Tout individu comprend aisément que cette récolte revêt une importance capitale pour son propre bien-être et celui de sa famille, et qu'il n'y aura pas de repos tant que toutes les céréales ne seront pas en sûreté dans les greniers ou les silos. Toute l'organisation du village se transforme du jour au lendemain pour participer à cette tâche essentielle où chacun, suivant ses compétences, doit réaliser un travail précis qui s'intègre à l'organisation générale. Idem pour la défense et la préservation du territoire, des champs, des troupeaux, etc. Tous les hommes en état de combattre seront mobilisés immédiatement si besoin. La présence et la coopération quasi instantanées de toute la population ou d'une partie seulement permettent de faire face à l'ensemble des difficultés.
Une fois les chantiers prioritaires ou urgents terminés, chacun retourne à son activité habituelle : agricole, artisanale, de construction, de réparation. Tous ces tâches nécessitent également la plupart du temps de travailler ensemble, de coopérer par exemple pour le renforcement d'un mur mitoyen de maison, pour défricher une parcelle boisée, etc. À nouveau, des hiérarchies « de circonstance » se mettent en place le temps des chantiers. Au fil des saisons et des expériences, l'organisation s'améliore progressivement.