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3.2 Du nomadisme à l'agriculture
Évolution inverse des territoires et des populations
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Avant de commencer réellement cette présentation, je veux faire un tour d'horizon des différentes composantes que je vas intégrer à mes illustrations pour en faire des outils mnémotechniques efficaces.
Sur le schéma, on observe toujours les différentes alternances climatiques chaudes et froides qui ont un impact significatif sur le déroulement de la sédentarisation, soit une accélération lors des réchauffements, ou un ralentissement lors des refroidissements. Maintenant que nous avons compris le principe de ces périodes d'alternance climatique, les commentaires ont moins d'importance et peuvent être remplacées pas d'autres informations.
J'ai aussi ajouté de nouveaux polygones gris foncés et plus clairs sensés représenter l'augmentation de la population. Au fil du temps, la population va augmenter de manière importante au même rythme que la largeur des polygones. En effet, l'agriculture et l'élevage vont permettre des ressources beaucoup plus importantes et cela se répercutera sur la population qu'il est possible de nourrir.
À la fin du paléolithique, vers 15 000 ans AP, en Eurasie, les groupes de chasseurs-cueilleurs d'environ 25 à 50 individus se déplacent au gré des saisons afin de subvenir à leurs besoins, pour une densité de population d'environ un individu pour 100 km2.
Puis, uniquement dans le croissant fertile, vers 9000 ans AP, des villages d'agriculteurs de 250 à 500 habitants sont établis, ce qui indique que le processus de sédentarisation a duré environ 6000 ans et a multiplié la population par 10 dans cette région du monde. (1)
Ensuite, des villes de 2500 à 5000 habitants se forment, mais là aussi, uniquement en aval du Tigre et de l'Euphrate, comme Kish, Nippur, Lagash, Éridu, etc.
Ce qui signifie, simultanément à la réduction du territoire (uniquement en Basse Mésopotamie), une augmentation de la population par un facteur 10.
Et enfin, une cité-État, Uruk, va concentrer en son sein 25 000 à 50 000 habitants sur un territoire de quelques centaines d'hectares seulement et ceci pendant presque 1000 ans.
Ce sont ces deux évolutions qui a priori semblent contradictoires, un territoire sans cesse plus petit et des ressources sans cesse plus importantes, qu'il faut garder à l'esprit, car elles vont avoir un impact significatif sur l'évolution de la démographie des premières sociétés, mais également sur les hiérarchies de dominance.